Suzanne un jour
Suzanne un jour - Alban Tixier
Musique française pour luth
1 CD Label ENPHASES (ENP016) Sortie le 26/04/2024
Distribution OUTHERE
Alban Tixier - Luth
Evelyne Moser - Voix et Vièle d'archet, plage 13
Laurent Tixier - Voix, plages 6 et 18
Enregistrement : 16 - 20 octobre 2023 - Chapelle des Pères Montfortins Saint Laurent sur Sèvre
Prise de son / Direction Artistique / Montage
Franck Jaffrès / Unik Access
1. Pavane - Claude Gervaise XVIe
2. Passemèze - Adrien Le Roy XVe
3. "Can l'erba fresch" - Bernard de Ventadour XIIIe
4. Saltarello Zorzi - Anonyme XVIe
5. Basse-dance "Celle qui m'a le nom d'ami donné" - Pierre Attaignant XVIe
6. "Mignonne allons voir" - Pierre de Ronsard XVIe / Je sers une cruelle - Robert Ballard XVIIe
7. Alemande "D'Amours" - Pierre Phalèse XVIe
8. "La Souris" - Adrien Le Roy XVIe
9. Basse-dance "La Magdalena" - Pierre Attaignant XVIe / Tourdion - Anonyme XVIe / Gaillarde - Pierre Attaignant XVIe
10. Pavane - Pierre Attaignant XVIe
11. Branle "Pinagay" - Thoinot Arbeau XVIe
12. Branle "Les Pois" - Thoinot Arbeau XVIe
13. "Can vei los pratz verdesir" - Anonyme XIIIe, mélodie de Peirol (XIIe ) / "Tan m'abelis" - Berenguer de Palou XIIe
14. Pavane "Lesquercarde" - Pierre Phalèse XVIe / Courante - Maubuisson XVIe
15. Branle "Mari je songeois" - Pierre Attaignant XVIe / Courante - Pierre Attaignant XVIe
16. Basse-dance - "La Roque" Pierre Attaigant XVIe
17. Volte 1 et Volte 2 - Praetorius XVIIe
18. "Vivons" - Anonyme XVIIe
19 "Can vei la lauzeta" - Bernard de Ventadour XIIIe
20. Gaillarde de la Passemèze - Nicolas Vallet XVIIe
21. Branle - Claude Gervaise XVIe / Branle "Petit Homme" - Pierre Phalèse XVIe
22. Basse-dance - "La Brosse" Pierre Attaignant XVIe / Branle "Coupé" - Pierre Phalèze XVIe 23 "Suzanne un jour" - Didier Lupi XVIe
24. Branle "Gay" - Pierre Phalèse XVIe
25. "Gift to the fall" - Gilbert Isbin XXIe
L'intimité du luth
Nous voici au 21e siècle et depuis quelques décennies seulement le luth européen retrouve une faveur longtemps perdue. Avec le temps, la pratique de cet instrument n’est plus l’apanage de quelques guitaristes curieux d’instruments autrefois presti-gieux : il peut désormais se pratiquer dès l’enfance. Alban Tixier fait partie de ces « enfants du luth », qui sont luthistes non pas de s’être éloigné d’un premier instru-ment, mais d’être en quelque sorte « tombé dedans ».
On pourrait estimer cette évolution peu importante, car le luth demeure un instrument peu connu aujourd’hui. C’est pourtant à mon sens une situation très particulière de passerelle entre les époques. Pour préciser ma pensée, il est plus simple de prendre l’exemple des langues. Notre langue maternelle n’est pas seulement pour nous celle dans laquelle nous possédons une grande compétence technique : elle est cette langue avec laquelle nous avons une grande intimité, une connexion qui nous dépasse car elle plonge dans notre mémoire enfantine. Et lorsque l’on apprend une langue étrangère tardivement, quel que soit notre talent dans cet apprentissage, il est peu probable qu’elle puisse cesser tout à fait d’être une langue « étrangère ».
Ce qui me frappe en écoutant le jeu d’Alban Tixier, c’est cette sensation d’une intimité très grande avec le luth. Le luth est son jardin, ce qui confère une profondeur au lien entre son instrument et lui.
Il est bien entendu possible d’établir un lien profond avec un instrument étudié tardivement, mais il me semble que ce lien est d’une nature différente, et la profondeur du lien repose davantage sur une volonté perçue. Il y a dans ce cas une forme d’exil consenti, par goût d’un ailleurs.
Ce jardin possédé par Alban Tixier repose sur la transmission façonnée par de nombreux musiciens du « mouvement baroque » qui s’est épanoui à partir des années 70. Il est inutile de citer tous ces musiciens, mais dans le cas de la France, il est aujourd’hui incontournable de citer Pascale Boquet, actuelle présidente de la Société Française de Luth, grande interprète et pédagogue à la production époustouflante.
Une bonne partie du répertoire réuni par Alban Tixier se présente à moi comme un hommage à cette figure importante du luth. Car en procédant à un choix intime, il nous donne, je crois, une image de son propre cheminement, de son propre apprentissage du luth. Et celui-ci se fondant sur la transmission qu’il a reçue, une filiation se dessine.
Ce répertoire présente en majorité des danses et, avec ce genre associé à l’intimité dont je parlais plus haut, une grande légèreté et une grande simplicité se dégage de ce disque. Ces danses étaient un répertoire très connu, qu’il était tout à fait naturel de jouer au quotidien, pour le plaisir.
Et c’est à ce propos que l’écoute de ce disque me fait penser à une passerelle entre les époques. Le luth était un instrument idéal pour partager de la musique. Les étudiants en particulier apprenaient souvent à en jouer. Le luth permettait de passer des moments agréables, en rejouant les musiques familières à la maison.
De ce disque émane cette familiarité très grande, pleine d’humilité et sans esprit de démonstration, qui le rend extrêmement accessible à tout public. C’est dû bien sûr aux choix artistiques d’Alban Tixier, mais aussi, je crois, à sa relation intime au luth.
Miguel Henry
Luthiste et orchestrateur
Alban Tixier
Alban est un jeune luthiste de 21 ans.
Après 11 années d’apprentissage du luth auprès de Jean-François Deruy, au sein du département de musique ancienne du Conservatoire de Musique de la Roche sur Yon, Alban se perfectionne auprès de Miguel Henry, lors de plusieurs master class, tout en approfondissant le théorbe et la guitare Renaissance, en parallèle. Puis, il choisit de se lancer dans une carrière artistique, après le bac.
Immergé dans un creuset artistique familial, Alban est en effet propulsé sur scène, à l’épreuve du plateau, dès son plus jeune âge.
C’est en effet à l’âge de 10 ans, au festival de musique baroque du Mont Blanc qu’Alban commence sa « carrière » de musicien, aux cotés de son père et anime à lui seul, un bal Renaissance avec 80 danseurs.
Par la suite, il forme avec sa petite soeur et son père, un trio appelé le « trio Tixier « qui se produit à de nombreuses occasions en concert, notamment lors des « Nuits de Guise » du château Royal de Blois, à l’abbaye de Meymac en Corrèze ou aux Journées du Patrimoine à la Chabotterie. Mais l’un d’eux le marquera beaucoup plus que les autres, celui de l’institut Rimay Nalanda de Karma-Ling, en présence d’Edgar Morin, dans le cadre du colloque « Humanisme et mindfulness, une éducation pour le XXIe siècle », en 2015.
C’est donc à 17 ans, qu’Alban, presque naturellement, met le pied dans la sphère véritablement professionnelle et intègre en tant que comédien et musicien, la compagnie Diapason qui produit le spectacle d’été de l’Abbaye Royale de Fontevraud « Jeux de Dames ». Depuis 2021, il incarne pour cette même compagnie, le personnage de Jauffré Rudel, trombadour d’Aliénor d’Aquitaine au sein du spectacle, « Chant d’Ailes et Clercs de Plume », à l’Abbaye Royale de Nieul sur l’Autise.
Alban se produit aussi en soliste en concerts et ce depuis plusieurs années: Clos Lucé à Amboise, Prieuré de la Cote à St Merd les Oussines en Corrèze … ainsi qu’ en Vendée, son lieu de résidence: dans le cadre des colloques du CERA, des Assises de la Sagesse, des évènementiels au Château du Boisniard etc
En parallèle, notre jeune luthiste participe à l’enregistrement d’albums discographiques :
- Album « La Fille du Verseau », aux cotés de la chanteuse-harpiste, Cécile Corbel, sorti en juillet 2023.
- Album « Utrique Fidelis », direction d’orchestre baroque, Miguel Henry. Ensemble Les Présences, sorti en novembre 2023.
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